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Calisto Peretti est fils d'un mineur venu s'installer en Belgique dans les années '30. Il n'a pas connu son père, terrassé six mois après sa naissance. L'absence paternelle marquera toute sa jeunesse. Il trouvera refuge à ses angoisses dans le dessin.
Après ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Mons où il avait choisi le cours de publicité, il veut suivre les traces de son père. Il est engagé comme ouvrier-chronométreur au charbonnage de Tertre. Pendant le temps de la "malette" à midi, il ne mange pas mais dessine ses camarades ainsi que des scènes du fond.
Il va sans dire que dessiner dans une taille de charbon n'était pas très aisé car, recroquevillé les genoux au menton, outre son carnet de chronométrage et ses feuilles de croquis, il était équipé du casque, du masque à poussières, de la batterie de la lampe ainsi que du masque anti-CO attachés à la ceinture, le tout inévitablement assourdi par le bruit infernal des marteaux piqueurs, du panzer ainsi que les chutes importantes de pierres lors du foudroyage. La situation n'était pas meilleure à front dans les galeries, il fallait subir le sifflement insupportable et continu des «canars » (turbines puissantes soufflant de l'air), celui des foreuses et, surtout, celui des déflagrations du minage (d'où un degré de surdité reconnue actuellement par le Fond des Maladies Professionnelles).
Au vu de ses croquis, Hector Flamme, chef de sécurité, pionnier courageux de la prévention des accidents du travail, lui propose de créer des affiches de prévention des accidents survenus dans le bassin minier du Borinage. Ces affiches étaient peintes sur papier en un seul exemplaire.
Lorsque le charbonnage de Tertre est sur le point de fermer ses portes, afin de poursuivre son travail de prévention, Calisto Peretti se tourne en 1959 vers l'Association Nationale pour la Prévention des Accidents du Travail (ANPAT) à Bruxelles. Il est engagé à l'essai pour 6 mois; il y restera 25 années.
Il y développera le service "Créations Graphiques" et occupera le poste de directeur artistique de l'Association jusqu'en 1984. Il a collaboré avec l'Institut National de Recherches en Sécurité (INRS) à Paris, avec le Comité National d'Action dans la Construction (CNAC) à Bruxelles, avec L'Ente Nazionale Prevenzione Infortuni (ENPI) à Rome, ainsi qu'avec le Service de Sécurité de ESSO BELGIUM.
Il crée des affiches à thèmes généraux pour le Benelux et, sur base de projets qu'il a conçus à la demande de diverses entreprises de tous types d'industries, il aura à son actif réalisé plus de mille messages graphiques consacrés aux accidents du travail.
Homme de combats, Calisto Peretti s'est toujours opposé au dogmatisme paralysant des pontifes de la censure qui, au mépris de tout pragmatisme, sous-estimaient les capacités de compréhension des ouvriers. A l'encontre de ces préjugés, il veut apporter des images fortes soutenues par un langage plastique conçu dans une éthique de respect envers le monde du travail.
Depuis 1961, il fit plusieurs expositions personnelles et collectives en Belgique et à l'étranger (peintures et affiches) comme au Musée de l'affiche de Varsovie, au Musée de l'affiche de la Maison de la Culture de la région de Mons, aux Musées des villes de Mons, Charleroi, Soignies, La Louvière…
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